Snell…ce ne sont ni des Balmat, ni des Tairraz, ni des Couttet mais quelle belle histoire chamoniarde !
SNELL : une histoire d’amour
Chez Snell, l’aventure du magasin commence avec une belle histoire d’amour entre une jolie chamoniarde, Marthe Devouassoud (de la famille de la fabrique des sonnettes) et un jeune militaire américain, Harold Snell, venu à Chamonix à la fin de la guerre pour se reposer avant de repartir aux USA. Harold reparti, Marthe n’a pas oublié la promesse de son américain de revenir l’épouser. Les lettres sont nombreuses et Harold veut tenir sa promesse, mais avant tout la famille tient à s’assurer de la bonne vertu du promis et après vérification auprès du pasteur de la petite ville d’origine d’Harold et la conversion de celui-ci à la religion catholique, les deux jeunes gens se marient enfin en 1927.
Aux Armes de Savoy
Après la naissance de Donald, ils ouvrent dès 1928 dans la rue Paccard (Résidence « Les Evettes » actuellement) un magasin d’antiquités appelé « Aux Armes de Savoie « .
les chamoniards ont pour habitude de recommander Harold pour servir d’interprète et. Harold ayant pris goût à l’alpinisme, devient un interlocuteur recherché pour ses conseils. Déjà de nombreux alpinistes anglophones viennent à Chamonix si bien que le magasin d’antiquités voit se mêler avec les commodes Louis XV ou Empire tout un matériel de montagne : guêtres, piolets, cordes, mousquetons etc.
En 1934 le magasin d’antiquités déménage rue Vallot (Actuellement Ice breaker) l
SNELL : Magasin articles de sports
Le magasin rue Paccard affiche l’enseigne :« Snell, articles de sports ». Il devient une référence en termes de matériel, d’autant que l’on voit de plus en plus d’alpinistes amateurs sur les pentes des parois des aiguilles de Chamonix.
Durant la guerre, l’activité ralentit, d’autant que dès 1942 un nom américain comme Snell agace les autorités. Le magasin est spolié par les autorités du gouvernement Pétain en 1943. La famille récupère officiellement le magasin en 1948.
Donal s’active auprès de son père pour relancer l’activité du magasin. Si bien que durant les années 1950-1968 on voit passer chez Snell les grands noms de l’alpinisme : Doug Scott, Chris Bonnington, Paragot, Bérardini, Desmaison, Rébuffat, Lachenal ou Terray.
En 1970, Snell s’installe en face dans le bâtiment nouvellement construit, « l’Outa ». Il est pratique, moderne et le magasin devient le lieu de rassemblement de tous les « potes » férus de montagne et de ski ! Il y a même un mur de granit où l’on peut essayer le matériel proposé dans le magasin.
Par ailleurs, les Snell possèdent un champ près de la grosse Pierre d’Orthaz , surnommé le « Snell’s field », lieu de rassemblement de tous les alpinistes de passage, bien souvent anglophones. Chacun se souvient du petit camping installé à cet endroit..
Le magasin est un lieu de rencontres, pour trouver un partenaire d’escalade, pour laisser un message à un ami, un tableau situé au cœur du magasin est mis à disposition de chacun.
c’et le moment ou Donald crée avec ses collègues Sporalp et Sanglard la brochure 3S afin de proposer en commun leurs matériel de sports et leurs connaissances du monde alpin.
Dans les années 1970-1980, Donald avec son épouse Yvette organisent pour les petits chamoniards des activités ludiques et sportives entre autre la fameuse « Coupe Snell» dans le champ du Savoy que les enfants adoraient.
Sans oublier dans cette même période l’arrivée à Chamonix des japonais, férus de montagne, grands alpinistes reconnus dont Masalu et Torunagamo, qui prêtent main forte aux Snell. Certains parmi eux eux s’installent et font souche à Chamonix . Tous les chamoniards connaissent Yasuo Kanda et Hiroshi Tsuda piliers du magasin Snell. Beaucoup épouseront des chamoniardes et l’on nommera leur descendance « Japoniards».
Le magasin Snell est devenu une institution.
Dans les années 1980-1990 , C’est Olivier qui commence à épauler ses parents avec l’aide de Corinne son épouse.
C’est le temps du monoski, des couleurs fluo, du Gore Tex, du film « Apocalypse Snow » ou encore « Opéra vertical ». le temps des grandes descentes à ski dans une poudreuse de rêve. Snell est toujours à l’affût des nouveautés.
Tous se souviennent de cette productrice de cinéma venue au, magasin afin d’équiper des pieds à la tête une centaine de personnes venue pour le tournage du James Bond ( « Le monde ne suffit pas » ). Une sacré belle aventure.
On s’adapte aux nouveautés telles que le trail. De nombreux magasins s’installent mais Snell reste la référence.
Maintenant, la 4ème génération prend le relais avec Olivia fille d’Olivier et de Corinne qui s’investit déjà dans ce magasin familial né de l’amour d’une chamoniarde et d’un américain en 1918.
Sources : Archives et photos familiales Snell