MARIE des Grands Mulets
: Une illustre inconnue au destin un peu particulier.
Lors de diverses lectures concernant l’ascension vers le mont Blanc au cours du XIXème siècle on fait quelquefois allusion à la cuisinière la plus élevée de l’Europe « Marie des Grands Mulets ». L’auteur d’un de ces voyages évoque Marie qui leur raconte des histoires d’accidents, de tempêtes, d’ouragans d’avalanches …. Pendant les mauvais temps Marie reste parfois 8 à 10 jours sans voir personne. Et n’est point sans émotion au souvenir d’une terrible nuit qu’elle passa sous un rocher des Grands lorsqu’un ouragan d’une violence inouï, avait soulevé l’ancienne cabane à un pied au dessus du sol menaçant d’emporter la fragile maison à travers les séracs des glaciers ..Mais Marie reste fidèle à son poste possède une petite bibliothèque !
Plus tard La fille de Joseph Vallot parle tendrement de Marie qu’elle admirait particulièrement. « Je dois noter l’énergie de cette brave paysanne qui à 3300 mètres d’altitude et qui durant près de 20 ans fut la bonne hôtesse qui faisait la liaison entre la vallée de Chamonix et le mont Blanc. Elle ne semblait cependant pas destiner à vivre dans les glaces ayant passée sa jeunesse dans la loge d’une danseuse d’opéra dont elle était la femme de chambre et qu’elle quitta pour épouser un machiniste du centre du Théâtre National qui par la suite la ramena chez lui… Elle en avait vu la bonne Marie qui parfois seule comme dans un phare demeurait isolée par les jours de tourmente dans sa petite cabane … »
Après quelques recherches (grâce à la généalogie des Amis du Vieux Chamonix) on trouve que cette Marie était une jeune femme originaire de Pyrénées (son nom Marie Lacabanne) qui partit travailler à Paris puis épousa Basile Tairraz originaire de Chamonix , cultivateur et guide en 1852 et commissionnaire à paris. C’est ainsi qu’elle arrive à Chamonix. Elle eut avec Basile un garçon nommé Paul qui à l’âge de 9 ans alla voir sa maman et en profita pour faire le mont Blanc le 13 juillet 1877.
Marie restera 20 ans chaque été assurant les repas et l’entretien du refuge
Mais qui de nos jours qui se souvient de Marie, de sa bonne cuisine, de sa bonne humeur et de son attention auprès des clients ?
20 ans au refuge des Grands Mulets c’est une sacré performance.