Le premier refuge alpin de Chamonix : le temple de la nature au Montenvers
Le premier refuge alpin de Chamonix : le temple de la Nature au Montenvers
Il a vu passer Chateaubriand, les impératrices Eugénie, puis Marie Louise et aussi Victor Hugo, Charles Nodier, Lord Byron, Mary Shelley, Georges Sand, Liszt, Alexandre Dumas et tant d’autres….
Il est maintenant en bien piètre état… Notre fameux « Temple de la Nature », chanté par les romantiques du 19ème siècle.
Qu’est-il ? Un petit bâtiment de forme ovoïdale, situé au Montenvers, au-dessus du Grand Hôtel du Montenvers .
Il faut dire qu’il est là depuis 1795. Il a succédé à un petit abri offert par un anglais, Mr Blair, en 1779, pour abriter les voyageurs venus découvrir la Mer de Glace. Très vite en mauvais état, il est abandonné. Les voyageurs ont des difficultés pour s’abriter des intempéries.
Chamonix doit alors la construction du nouveau bâtiment à Mr Marc Théodore Bourrit. Mr Bourrit, chantre genevois, est amoureux fou de cette vallée. Il est le meilleur publicitaire de l’époque et est désolé de l’aspect du vieil abri. Il obtient l’appui financier nécessaire de la commune de Chamonix et du « Résident de France de Genève » pour mettre en route la construction d’un nouvel édifice.
« Le 10 floréal an III de la république, une et indivisible, vu la pétition du citoyen Bourrit… tendant à et autorisé à faire construire une maison sur le mont envers destinée à recevoir les voyageurs savants et à contenir tous les instruments de musique nécessaires pour observer les rares beautés de la nature… Ne laissent pas douter que cet établissement ne soit une bienfaisance pour la commune qui deviendra propriétaire de la bâtisse et pour les amateurs et les savants qu’elle attirera en leur présentant tout à la fois un hospice et un observatoire à près de 800 toises au dessus de la mer où est suspendu le glacier du Montenvers.
C’est le premier refuge alpin. Il comprend une pièce et un petit grenier. Il est alors dédié à la nature, d’où son nom « le Temple de la Nature ». Il sera malheureusement vite dégradé, mais aussi vite restauré par le comte de Pontencoulant, préfet d’Empire qui remet à l’aubergiste Mme Coutterand les fonds nécessaires pour les réparations.
C’est alors que le refuge connaît ses heures de gloire et que l’on y verra passer les plus grands noms de la littérature, de la peinture et des sciences. En 1817, Joseph Tournier, le premier adjudicateur du Montenvers, y ouvre une boutique de naturaliste. Il est repris en 1827 par Joseph Marie et David Couttet qui en font un cabinet d’histoire naturelle et installent un registre de voyageurs. C’est le passage obligé des voyageurs au Montenvers!
En 1840 est construit juste à côté une auberge qui deviendra un petit hôtel. Mais les visiteurs s’arrêtent encore au temple de la nature. La construction du grand hôtel du Montenvers en 1880 lui sera néfaste… Il servira de buanderie…
Très endommagé, il est sauvé en 1950 par Charles Vallot. Il fait appel au comité des Sites et Monuments historiques du Touring Club. Mr Laprade, architecte en chef des palais Nationaux, dirige les travaux. Il est joliment restauré, mais peu à peu la commune s’en désintéresse et ne se préoccupe pas de l’entretenir.
Il faudra attendre 1973 pour que l’on entreprenne des travaux de réhabilitation grâce à l’association des AMIS DU VIEUX CHAMONIX. Une équipe de guides chamoniards dirigés par les services techniques de la ville entreprennent la restauration du « Temple de la nature » et des anciennes écuries. L’association se voit confier l’entretien du bâtiment et la charge d’en faire un mini musée pour les périodes estivales.
Ce mini musée fonctionnera jusqu’à la période où le musée alpin devenant un musée d’Etat l’association ne peut plus s’occuper du « temple ».La commune l’abandonne, le Musée alpin ne s’en occupera plus.
La compagnie du mont Blanc a il y a quelques temps proposé une animation. Puis plus rien.
Depuis notre temple de la nature se détériore peu à peu…
La compagnie du mont Blanc a il y a quelques temps proposé une animation. Puis plus rien.
Depuis notre temple de la nature se détériore peu à peu…
Sources : Théodore Bourrit – Charles Vallot – Archives Amis du Vieux Chamonix