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Étiquette : patrimoine de Chamonix

Un des plus charmants hôtels de notre vallée : l’Hôtel de la Prairie au village des Bois

L’hôtel le plus charmant de notre vallée : l’Hôtel de la Prairie au village des Bois

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Il évoque une   petite maison du bonheur, une exception dans cette vallée où profit  jongle avec urbanisation. On est sous le charme de cet hôtel  construit au cœur des  champs face au Mon Blanc. On  admire sa façade ancienne et traditionnelle, on aime sa tonnelle luxuriante et ses nappes à carreaux… Ici on ressent ce sentiment d’un passé suranné qu’évoque ce lieu hors du temps.

Ici,  Henri Claret Tournier construit entre 1900 et  1905 un petit hôtel sur une jolie parcelle de terre appelée « les Carrés », dont il a hérité tandis que son frère  recevait  la ferme familiale proche.

Les habitants du village participent à la construction, les graniteurs de la carrière voisine réalisent  tous les encadrements en granit  des fenêtres et portes de l’hôtel. Henri  avait compris que la poussière et l’agitation du centre de Chamonix pouvaient faire fuir des clients qui seraient alors à la recherche d’un lieu verdoyant et tranquille. Pari gagné. L’hôtel n’ouvrira que l’été,  mais ne désemplira pas de saison en saison d’été. C’est bien chez Henri  que les clients citadins viendront se reposer et profiter du calme absolu de ce village authentique. A l’arrière de la maison,  selon la tradition,  il  y eut longtemps une écurie qui permettait ainsi de fournir la clientèle  en lait frais. De même un potager  jouxtait l’hôtel. Du bio avant l’heure… Henri était guide. Il sera guide chef en 1920, et  aussi conseiller municipal pour la commune de Chamonix.  Avec ses clients qui logeaient chez lui il parcourra  la montagne, les emmenant  partout dans le massif. Il ira entre autres  99 fois au sommet du Mont Blanc, le plus souvent avec eux.  Belle performance! Henri avait pour épouse Aline, une Charlet venue d’Argentière. C’est elle qui tiendra l’hôtel lorsque son mari de guide partait en montagne. C’est elle qui saura recevoir cette clientèle citadine. L’hôtel ne désemplissait pas de tout l’été. La clientèle anglaise prenait plaisir à passer un mois ou deux ici  au village des Bois, loin des fumées londoniennes.

Henri Claret Tournier et son épouse Aline, sa fille Perlina, et l’employée de maison.

Perlina, la fille adorée d’Henri , prendra la succession. D’une main de maître elle tiendra l’hôtel jusque dans les années 1950. C’est à cette époque que Jean Louis Barrault et Madeleine Renaud  résideront à la chambre n°16 face au Mont Blanc, dans  cette pension au cachet si rare .Ce  petit hôtel se transforme doucement. Il était difficile pour les héritiers  de moderniser un hôtel datant des années 1900. Cependant, contrairement à beaucoup d’autres hôtels de la vallée qui changeront de mains,  il restera la propriété de la famille. En 1950 Jean et  Louisette font de cet hôtel une pension de famille chaleureuse et appréciée de tous, connue entre autre pour son excellente cuisine .On gardera jusqu’en 1990 la veille tradition chamoniarde d’appeler les clients pour les repas à l’aide d’une cloche… C’est dire à quel point cet hôtel était  apprécié à sa juste valeur pour l’authenticité de ses habitudes.

De nos jours il est tenu par l fille de Geneviève, arrière petite fille de Perlina. Elle entretient avec bonheur la tradition familiale,  elle  modernise peu à peu les lieux, leur conservant ce charme d’une autre époque.

On ne peut que souhaiter que cet hôtel à l’attrait  si  indéfinissable  puisse rester encore longtemps au milieu des prés méritant son  nom de « la Prairie ».

On lui souhait longue vie…

Sources : archives familiales famille Lochet – Claret Tournier

La rue de l’église Aujourd’hui – Hier (en image)

 

 

A gauche on distingue très bien le magasin musée « Au Cristal de Roche  » construit par Venance Payot ancien guide, ancien maire de Chamonix, éditeur, collectionneur scientifique passionné .
Le magasin fut détruit et remplacé par la banque Payot édifiée en 1930 par Paul Payot, neveu de Venance Payot
A l’arrière un bâtiment, second hôtel du « Mont Blanc » construit en 1857, détruit pour être remplacé par le bâtiment Kursaal (actuellement le bar Cheval rouge et boulangerie).
Ici était le carrefour , le lieu de rencontre entre les guides chamoniards et leurs clients venus des divers hôtels.
A droite on voit très bien l’hôtel le Terminus et l’ancien relais des diligences devenu pharmacie , un peu plus loin se trouvait le bureau des guides (emplacement actuel du magasin hightech) et un peu plus loin encore on reconnaît l’hôtel Impérial devenu hôtel de ville en 1907.

 

Histoire et Patrimoine de la Vallée de Chamonix

Christine Boymond Lasserre

La tourne de l’église de Vallorcine

La vision de l’église de Vallorcine protégée par sa tourne est saisissante.
Elle est seule face à l’adversité, face aux avalanches, et on éprouve de la crainte pour elle.

Depuis toujours, elle est édifiée à cet emplacement et depuis toujours elle est protégée par une turne…
Une tourne, turne en patois vallorcin, est une digue en forme d’étrave dressée en amont d’un bâtiment pour le protéger. A Chamonix on parle d’une tourne, attention! A Vallorcine on parle d’une turne.
En 1272 ici fut construite une église, détruite 16 ans plus tard, probablement par une avalanche. Puis reconstruite dans la foulée et inaugurée le 8 juin 1288. On sait peu de choses de cette église médiévale sinon qu’elle était protégée par une tourne en bois. Et dans les bras de celle-ci se trouvait une chapelle. (voir plan).
Le 1er mars 1594 la nef et une maison furent détruites par une avalanche.
Le 5 mars 1674 le hameau du Siseray proche, situé à environ 300m fut totalement enseveli.
Le 20 février 1720 la chapelle dans la tourne fut soufflée, le cimetière autour de l’église endommagé.
La turne n’était pas assez haute pour protéger l’ensemble.

L’église étant devenue vétuste, les Vallorcins désirèrent la reconstruire. Que de palabres entre eux ! Et oui… Ceux du haut de la vallée souhaitaient une église plus sécurisée et plus proche de leurs lieux d’habitations, et ceux du bas voulaient la maintenir au même endroit. C’est le curé, le curé Cruz, qui parvint finalement à convaincre ses paroissiens de maintenir l’église dans son lieu d’origine.
Mais avant tout, on se devait de reconstruite la « turne ».
On la voulait bien , plus résistante, plus forte, plus large que la précédente.. Un projet titanesque pour l’époque ! Les travaux furent engagés en 1722. Il fallut deux ans aux Vallorcins et une volonté d’airain pour l’édifier. Ils donnèrent 4500 journées de travail pour la construire. Durant l’été, les bonnes pierres étaient repérées dans les éboulis, pierres que l’on faisait glisser sur la neige en fin d’hiver. Le sable nécessaire était porté le soir après les travaux des champs. La chaux, indispensable pour lier l’ensemble provenait d’un four situé aux Jeurs (en Suisse), elle fut acheminée en un jour au moyen de hottes.
Mais quel travail ! Quelle volonté ! Quelle réalisation !

Pour info :
La première pierre de l’église est posée le 19 juin 1755. C’est un maitre maçon du Valsesia Mr Domenigo Guelino qui dirige les travaux aidés de 7 maçons et 10 paroissiens .Le 28 octobre 1757 Domenico GUELINO donne sa dernière quittance. C’est lors de ces travaux que l’église est construite dans le sens que nous lui connaissons c’est-à-dire nord-sud .

Cette tourne se montra efficace car en 1803 l’avalanche évita l’église alors qu’elle s’étendit dans toute la pente environnante. En 1843 l’avalanche détruisit le haut du clocher et endommagea le presbytère, le chœur et la nef furent épargnés. La turne a joué son rôle ! On la renforça en 1863, puis en 1953. Désormais on l’entretient avec beaucoup d’attention. Encore en 1999 elle protègera l’église de l’énorme avalanche descendue jusque dans le lit de l’eau noire, la rivière de fond de vallée.

Cette turne est impressionnante.
Actuellement la tourne d’origine de 1722 est à l’intérieur de la turne actuelle .Haute de 3m et large de 5m.
Les murs ont été renforcés en 1863 par un mur supplémentaire de 3m de haut pour renforcer la turne d’origine.
Ce même mur sera rehaussé de 2m en 1953 mai seulement du côté ouest..
Ce qui lui donne en côté ouest une hauteur de 5m au niveau de l’église.
La construction est en pierres sèches, sans liant.
Compte tenu de leur taille et de la précision de l’ouvrage, c’est un travail colossal ….On ne peut qu’être admiratif !


Sources :
Germaine Lévi-Pinard : Vallorcine au 18ème siècle .
Françoise et Charles Gardelle : Vallorcine-
E v’lya : la revue n° 4 du musée vallorcin
Jean Yves Mariotte : Henri Baud – Alain Guerrier : Histoire des communes savoyardes.

Un patrimoine méconnu mais menacé : les anciennes mines de la vallée de Chamonix

Un patrimoine méconnu mais menacé

Lors de  balades  il  nous arrive de découvrir des  apparences  de grottes  débouchant sur  des galeries. Elles sont nombreuses dans la vallée. Sous leur mystère,  elles  nous racontent  un passé un peu oublié.  Certaines de ces galeries sont d’anciennes mines, d’autres  sont simplement des  ouvertures exploratoires.

Quels minerais trouvait-on  donc dans  notre vallée?

De nombreux  types de  minerais ont été  exploités,  tels ceux contenant  du cuivre, du plomb ou de l’argent. Ces métaux ne sont pas trouvés à l’état pur mais font souvent partie  d’un filon dit « polymétallique »,   c’est-à-dire qui  contenait plusieurs métaux dont l’extraction est très complexe.

Servoz  hérite d’une histoire minière riche. Au 15ème siècle,  un document atteste d’un contrat signé entre le prieur de Chamonix et un exploitant pour des mines d’or, d’argent, de plomb de cuivre et autre minéraux. Mais c’est avant tout au 18ème siècle que  l’on retrouve des contrats  souscrits  avec des maîtres mineurs. Peu de temps avant la période révolutionnaire, les chanoines signent  et accordent l’édification d’un complexe abritant la maison du directeur, les logements des ouvriers,  les dépôts de bois, etc…  Une importante société est créée…  Des directeurs sont nommés, on exploite dans toute la   zone de Pormenaz à Coupeau.  Mais la révolution sonnera le glas de cette exploitation.

Jamais Servoz ne retrouvera une activité minière très active.

Cependant des gisements un peu partout dans la vallée continueront d’être exploités durant encore une grande partie du 19ème siècle. Des techniques plus modernes pouvaient laisser espérer un travail  plus facile.  Ainsi de 1873 à 1925  des mines d’anthracite ont été ouvertes ou 50 à 60 personnes travaillaient tirant de ces mines 2 wagons de 10 tonnes par jour ! Il y a eu jusqu’à 7 galeries

.

Mais ce qui m’intéressait,  c’était de comprendre comment  travaillaient ces mineurs dans ces  sombres galeries.

Aussi ai-je demandé à Stéphane de m’emmener visiter une galerie, je ne vous dirai pas où, ces vestiges doivent rester confidentiels. Stéphane est un passionné, il explore depuis sa plus tendre enfance toutes ces mines… Je crois bien qu’il les connaît toutes …

C’est fascinant et passionnant de pénétrer dans ces boyaux,  car hormis le fait que l’on y trouve des minerais différents,  ces mines racontent  une histoire d’hommes. Etroites, creusées à la main  dans une roche particulièrement compacte, sur une bonne centaine de mètres,  elles  sont impressionnantes. Elles montent,  puis descendent, à la poursuite d’un filon repéré par les mineurs.  Certaines de ces mines sont encore étayées  de madriers de bois. Dans l’obscurité totale, les mineurs  déposaient leurs lampes à huile sur de petits rebords. Ils parvenaient ainsi à discerner les filons qu’ils recherchaient.  Ils devaient en extraire  le minerai intéressant,  c’est-à-dire creuser, tailler dans la roche dure,  extraire des blocs et ensuite les  transporter  (on imagine le poids !) à l’extérieur. De là,  ils étaient emmenés à l’exploitation pour qu’il soit  triés, concassés et réduits en poudre.

Dans les mines de Servoz l’ouvrier travaillait de 6 h du matin à 18h. Payés soit à la journée, soit au mètre d’avancement. Souvent les mineurs œuvraient  à deux et on déduisait de leur salaire  le prix des fournitures (poudre huile pour lampes etc).

Quel travail !

Aussi avons-nous un devoir de respecter et de protéger ces mines qui ont une valeur patrimoniale certaine. Elles sont le témoignage  du dur labeur de mineurs qui ont œuvré au cours des 18ème et 19ème siècles.

Malheureusement,   certaines sont aujourd’hui dégradées,  voire pillées. Beaucoup peuvent y pénétrer  impunément  et sont responsables des détériorations. Quel intérêt y trouvent ces intrus? Ils n’y trouveront ni or, ni argent, ni cristaux…  Rien qui puisse les enrichir!

N’oublions pas que ces petits trésors sont protégés par la loi. Ces dégradations peuvent  relever  du code pénal…

Sources  : Stéphane Briand – Livret édité par l’association Histoire et traditions «  Mines et Ardoisières de Servoz » – Archives association des Amis du Vieux Chamonix.

Le moulin des artistes a disparu dans les flammes l

Le moulin des Praz appelé « le Moulin des artistes » a disparu dans les flammes au cours de la nuit du 9 au 10 décembre 2016.


Ce moulin existe depuis 1531 (voir carte des Archives départementales). Il était couplé à la scierie dont l’activité s’est arrêtée il y a quelques années.

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Dans ce hameau appelé « le Châble »à l‘entrée des Praz au 19ème siècle se trouvaient  deux tanneries et  une scierie couplée d’une forge .Plusieurs familles  occupaient  cette courbe de l’Arve. Le tout sera emporté par une terrible avalanche en 1847 .Les chamoniards seront présents pour aider les familles touchées par cette avalanche meurtrière.

Les tanneries disparaitront mais la scierie et la forge tenues par la famille Vouillamoz conserveront leur activité jusque dans les années 1990. Philippe Vouillamoz donnera une nouvelle vie à sa scierie en y exposant ses sculptures de bois et en proposant à d’autres artistes locaux d’exposer avec lui. Ces artistes faisaient revivre avec bonheur ce lieu chargé d’histoire

A sa disparition la scierie restera quelques temps fermée . Mais  rapidement elle retrouvera vie avec Andy Parkins artiste peintre sculpteur amoureux fou de la montagne et Peter Stelkzner fabricant de skis en bois , skis uniques et  au nom étonnant de « Rabbit on the roof ».

C’était un lieu magique et chaleureux
Ils ont tout perdu, une page de notre histoire se tourne.
Mais ne perdons pas espoir …Car depuis le 16ème siècle ce moulin a connu bien des vicissitudes et toujours il s’est redressé grâce à la communauté chamoniarde.

Le monument aux morts de Chamonix

Mais, habitués que nous sommes à passer à ses pieds, le regardons nous vraiment ?

Il est là,  bien campé sur ses jambes. Il semble songeur, mélancolique. Peut-être pense-t-il à ses compagnons morts pour la France? Appuyé sur sa jambe gauche, son fusil attaché au dos et un cache nez autour du cou, il  n’est pas belliqueux. Probablement sur  le chemin du retour, il  semble avoir froid  et parait  bien   fatigué.

Cette statue en bronze, haute de 2.50 m, s’élève à 4m.20 du sol sur son socle. Elle représente  le poilu édifié ici en 1921 à la mémoire de tous les jeunes chamoniards morts durant cette guerre dévastatrice que fut  la première guerre mondiale.

La commune,  lors de la proposition faite en  1920  d’ériger un  monument aux morts, précise  aux architectes et sculpteurs de France participant au concours  qu’elle désire un monument qui s’inspire «… de la nature du site et du cadre qui entoure la vallée ».

Le sculpteur choisi, George Armand Vérez , et François Dupupet,  l’architecte, ont l’idée de faire appel à des graniteurs pour réaliser le socle sur lequel  se tient notre héros. Ce sera la famille Buzzolini de Combloux qui s’en chargera. Ce socle, bloc erratique de granit trouvé au pied du couloir d’Orthaz,  pèse 40 tonnes et mesure 4.20 m de haut.  Son volume est  impressionnant. Ce rocher, il a fallu le travailler sur place, puis le transporter jusqu’à la place du Poilu! Ce labeur est l’une des grandes fiertés de cette famille Buzzolini et des ouvriers italiens travaillant le granit dans notre vallée. Mais comment a-t-il été transporté ? Une superbe photo nous montre le moyen utilisé à l’époque. Sous le bloc ont été glissés  des rondins de bois posés  eux mêmes sur deux rails faits de troncs. Les rondins  étaient alors  déplacés de l’arrière vers l’avant pour assurer le  roulement du rocher qui avançait ainsi mètre par mètre! Quel travail ! Combien de temps a-t-il fallu pour le transporter d’Orthaz au centre ville ? Mais la tâche n’était pas achevée. Il a fallu  dresser le bloc et installer la statue de bronze en son sommet. Une autre photo nous montre un système sophistiqué de poutres, de palans et de poulies qui ont permis l’élévation cette masse de 40 tonnes.

Mais il est intéressant  de retourner sur l’emplacement d’origine du rocher. Le bloc principal est toujours en place à Orthaz, près de l’hôtel de l’Arveyron. Les grimpeurs l’utilisent pour  s’initier à l’escalade. Ce n’est qu’une partie qui a été prélevée.

L’avez-vous regardé avec attention?

Sur le côté on discerne avec  précision des marches taillées, jamais terminées. A quelle construction  étaient elles destinées ? A l’arrière on distingue encore des traces de la « pioda », pioda que l’on retrouve sur le bloc du monument aux morts. C’était une série de trous taillés à la broche. Dans ces petits orifices  le graniteur enfonçait  peu à peu des coins de fer afin de provoquer une petite fissure. Là il  insérait de la « poudre noire »,   explosif  qui permettait   de fracturer  la pierre. Ici le bloc a été tranché net. L’ouvrier  a fait un excellent travail ! A regarder  de plus près, on distingue très bien que ce bloc a été exploité  à plusieurs reprises. Pour fabriquer d’autres monuments ? Peut être. Celui du monument aux morts est le dernier gros  bloc taillé dans la vallée.

Aussi, devant ce monument, nous  nous trouvons en face de deux symboles  forts.

Tout d’abord la mémoire d’une guerre dévastatrice qui aura endeuillé toutes les familles chamoniardes comme celles de toute les communes de  France. Ne l’oublions pas.

Mais ce monument est aussi  le témoignage du travail d’ouvriers venus de l‘autre côté des montagnes, les graniteurs italiens, qui, quittant leur pays d’origine, sont venus travailler ici dans notre vallée. Ils ont, par ce dernier chantier,  laissé l’empreinte d’un peuple dur à la peine. Ils sont devenus pour la plupart chamoniards. Ils font parti de notre histoire locale.

Comment une statue n’est pas toujours bien comprise

Non! La magnifique statue trônant au centre de Chamonix ne commémore pas la première ascension réalisée  par Jacques Balmat et Gabriel Michel Paccard en 1786. Elle représente  Horace Bénédict de Saussure avec  Jacques Balmat,   le docteur Michel Gabriel Paccard y est absent. Pourquoi ?

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Regardons les inscriptions :

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A l’avant de la statue : A  H.B de Saussure – Chamonix reconnaissant –

A l’arrière on lit : Erigé en MDCCCLXXXVII (c’est-à-dire en 1887) – avec le concours des clubs alpins français, suisse, italien, anglais – l’Appalachian Mountain club de Boston – la société des touristes autrichiens et de l’académie des sciences de Paris.

Et oui! Cette statue fur érigée, un siècle plus tard,  à la mémoire de  Mr Horace Bénédicte de Saussure qui parvint au sommet du Mont Blanc en août 1787 (donc un an après la première ascension) avec l’aide de plusieurs  guides dont Jacques Balmat.

Mais pourquoi donc la statue honore-t-elle  de Saussure et non  nos deux chamoniards ?

En 1834 un testament de J.A.  Chenal Joseph-Agricola Chenal, homme politique savoyard de Sallanches, inscrit  dans son testament de mars 1834 que «  seront données quatre mille livres neuve du Pièmont…à la charge de faire élever à la commune de Chamonix un monument en granit d’après les plans et devis d’un architecte renommé et à l’endroit qu’il jugera à la mémoire de Mr Bénédict de Saussure, le premier qui  a fait connaître mes vallées et qui leur a donné la juste célébrité dont elles jouissent . Je veux que l’inscription suivante soit gravée  A Mr Bénédict de Saussure, Chamonix reconnaissant »

Il  est vrai que l’ouvrage  « Voyages dans les Alpes » de Mr  de Saussure   traduit en plusieurs langues, sera le best seller de l‘époque et nombre de visiteurs se  rendront dans la vallée à la suite de la lecture de cette œuvre. D‘ où la reconnaissance  de Mr Chenal envers Horace Bénédict  de Saussure qui avait, par ce livre, fait une des meilleurs publicités  qui soit pour les Alpes.

Plusieurs projets seront initiés dont un obélisque tiré du granit de la Pierre d’Orthaz. Mais la commune,  en octobre 1840, met fin à ce projet d’autant que l’obélisque a  été endommagé par quelques personnages malveillants. Ce legs de J.A. Chenal accordé sous le régime du royaume de Piémont Sardaigne devait aussi  être reconnu par  la France devenue en 1860  le nouvel état.

Ce sera chose faite en  1883  avec la précision que la somme devait  être utilisée dans un délai de 5 ans. Les choses se précipitent. Le legs n’est pas suffisant pour réaliser un monument prestigieux et c’est ainsi qu’une commission est créée pour rassembler  les fonds. Divers clubs alpins participent ainsi au financement de ce monument.

Il est inauguré en grande pompe le 28 août 1887 pour les cent ans de l’ascension du Mont Blanc par Mr Horace Bénédict de Saussure

.C’est ainsi que Chamonix possède un des plus beaux monuments savoyards. Cette statue, représentant  le savant et l’alpiniste, unis par un regard commun en direction  du sommet, est magnifique.

Michel Gabriel Paccard et Jacques Balmat seront à leur tour honorés, en 1875 pour Balmat par une stèle sur le parvis de l’église, et en 1932 pour Paccard par un médaillon à l’entrée de l’Hôtel de ville puis enfin par sa propre statue en 1986 à l’occasion du  bicentenaire de la première ascension du mont Blanc.

puis enfin par sa propre statue en 1986 à l’occasion du  bicentenaire de la première 

CHRISTINE BOYMOND LASSERRE

Comment dans les temps anciens voyageait- on pour arriver à Chamonix ?

L’accès à Chamonix fut toujours difficile.

Au XIXème siècle, si l’on arrivait relativement facilement à Sallanches en diligence ,  accéder à la vallée était bien souvent une aventure. En raison du chemin accidenté, traversant nants et torrents, nul véhicule ne pouvait  impunément rouler sur ces chemins trop raides, trop périlleux.

Tableau Eugène Guérard. "la poste de Sallanches à Chamonix" année 1850 - Copyright RMN (Réunion des musées nationaux)
Tableau Eugène Guérard. « La malle poste de Sallanches à Chamonix  » 1850 -Copyright RMN (Réunion des musées nationaux)

Le moyen le plus courant était bien sûr le mulet ou la marche à pied.  Mais parfois les touristes empruntaient un  attelage des plus rudimentaires : le char à bancs, sorte de voiture hippomobile ouverte, à quatre roues, munis de bancs disposés parallèlement aux essieux…pas vraiment confortables !  Et lorsque la pente était trop raide ou trop glissante le voyageur était  prié de descendre du véhicule. On démontait le  char  que l’on remontait ensuite quelques centaines de mètres plus loin.  

Lors de son voyage vers les glacières de Chamonix   l’empereur Napoléon III,   effrayé par cet itinéraire éprouvant, offrit une somme d’argent pour  la construction d’une route carrossable  plus large, plus grande et moins dangereuse.

Ce qui fut fait. La route arriva définitivement à  Chamonix en 1870.

A partir de cette date très rapidement, les diligences arrivèrent directement de Genève  à Chamonix. Tout d’abord une  par semaine, puis une par jour voire deux ou plus. Elles  quittaient Genève à 8h du matin et arrivaient à Chamonix vers 16h.

Il  existait plusieurs modèles de diligences, plus ou moins grandes en fonction du nombre de voyageurs.  D’une manière générale, les voitures étaient divisées en 3 compartiments comportant à l’avant un siège couvert appelé « coupé » comprenant  trois sièges plus celui du cocher,  au centre à l’intérieur une partie appelée  « berline »  pouvant contenir 6 ou 8 personnes, ,  parfois une autre berline située au dessous de cette  première,  à l’arrière un siège appelé « rotonde » pour 3 personnes (mais peu apprécié des voyageurs). Parfois sur le toit se trouvait une banquette appelée impériale. Les tarifs évidement étaient variables en fonction de l’emplacement du siège dans le véhicule. Les bagages souvent encombrants  se trouvaient soit en haut, soit dans des coffres à l’avant ou à l’arrière du véhicule. Pour accéder à l’intérieur de la diligence  on avait besoin d’une échelle. Il existait parfois des marchepieds portefeuilles. La partie intérieure de la berline était recherchée car plus confortable… Mais plus chère aussi. Elle était habituellement agrémentée de larges banquettes ou coussins rembourrés  de crin animal ou végétal. Il existait aussi un coussin particulier de forme allongée et très souple appelé rouleau  de voyage qui servait à caler les épaules et le cou… On imagine bien volontiers les secousses. On devait arriver exténués !

A l’arrivée une cohorte de concierges des divers hôtels de la vallée attendaient le client potentiel pour leur proposer un hébergement

L’arrivée du train à Saint Gervais accéléra l’arrivée des touristes dans la vallée et parfois l’on pouvait avoir quatre, cinq diligences arrivant directement de ce terminus.

Dès que le train arriva à Chamonix en 1901 les diligences cessèrent rapidement leurs voyages.  Et on allait entrer dans une autre période, celle des automobiles à moteur.

L’évolution de Chamonix entre 1864 et 1930 : intéressant

Il est intéressant de regarder l’évolution du développement de Chamonix. Après l’incendie de 1855 une grande partie de la ville disparut dans les flammes (rue Vallot actuelle). Il fallut beaucoup de temps à l’administration locale et préfectorale pour engager une reconstruction que le préfet voulait « donner à cette perle précieuse de la France pittoresque ».

Ci-dessous diverses photos permettant de voir l’évolution de la ville entre 1864 et 1930.

C’est seulement en 1864 que l’on voit la  première politique d’alignement appliquée à la rue principale. Ceci  grâce à la « générosité initiative du gouvernement qui par les subventions qu’il a accordé a permis à la commune de donner un tout nouveau aspect à Chamonix à la plus grande satisfaction des étrangers et des gens du pays… »

Grotte naturelle ou grotte artificielle au glacier des Bois ?

Dès la fin du 18ème siècle, les premiers visiteurs venus à Chamonix avaient pour habitude d’aller découvrir la grotte naturelle formée  au niveau de la langue terminale du glacier des Bois et par laquelle jaillissait la source de l’Arveyron.

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Aquarelle de Samuel Birmann . Collection Payot
« La mer de glace et le villages des Pratz en août 1823 »

Le site était particulièrement impressionnant en raison du vacarme provoqué par l’eau qui s’en échappait.

Mr Martel venu en 1742 (qui donna le premier le nom de « Mont Blanc » à ces monts affreux)  découvre cette grotte dont parlent ses guides, elle a alors 26 mètres de haut.

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Aquatinte en couleur de Samuel Grundmann.                 –  Vue extérieure de la grotte de l’Arveyron .1826

Plus tard,  le genevois Marc Théodore  Bourrit, lors de ses nombreux voyages   à Chamonix (entre 1760 et 1790),   aimait beaucoup emmener des visiteurs à la découverte de ce lieu « magique ».

Que vous dirai-je des sources de l’Arveyron ? Rien, assurément qui puisse vous donner l’idée de cette merveille… Imaginez un portique immense en forme de cintre, l’Arveyron sortant en bouillonnant au fond de cette voûte de glace que le soleil embellissait de toutes les couleurs de l’arc en ciel. Des quartiers de rochers, des masses énormes de glaces détachées, environnant cette redoutable enceinte et semblant en défendre l’entrée. Nous pénétrâmes à travers ces débris mais l’Arveyron empêche que l’on puisse pénétrer plus savant. Nous en vîmes assez pour juger de l’enfoncement prodigieux de la voûte et de la beauté de la glace….Cette voûte tombe, s’écroule,  en éclats, chaque année et se ferme, puis reparaît à la fonte des neiges… »

Horace Bénédicte de  Saussure, ce naturaliste genevois qui fit la 3ème ascension du Mont Blanc, en parle comme une excursion facile. Par lui on apprend que l’on   met une heure pour s’y rendre mais il précise qu’il peut y a voir un certain danger, souvent des blocs de glace s’effondrent…

En 1800 elle mesure 32m de haut. En 1816 elle   reçoit la visite des poètes romantiques qu’étaient Byron et Shelley.

La langue glacière à cette époque arrivait au niveau du pas de tir récemment aménagé.

 Cependant, en Suisse,  à Grindelwald, sur le glacier inférieur, une grotte artificielle est réalisée dès 1861. Cette idée germa à Chamonix. Un «étranger » propose  d’en creuser une au glacier des Bois. L’autorisation lui fut  refusée par la mairie mais une année plus tard une concession est donnée aux guides Jean Marie et Michel Couttet. Le projet aboutit durant l’été 1863. On creuse une galerie de 26 m qui conduit à une rotonde. A côté existait une crèmerie appelée « Au Touriste ».

Ce fut la première grotte artificielle de Chamonix.

Photos de la grotte  à découvrir dans l’ouvrage de Rémi Fontaine « Chamonix et es glaciers. les premières images ».Page 122 et 123

En 1868, Théophile Gauthier passe quelques jours à Chamonix. Dans son livre Vacances du Lundi il écrit :

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On arrive en serpentant à travers des blocs de rochers en désordre, de flaques d’eau sur lesquelles sont posées des planches …Un guide qui se tient dans un petit chalet décoré de photographies, nous mena voir, un peu malgré nous, la curiosité qu’il exploite. On paye cinquante centimes par personne. Ce n’est pas cher sans doute mais cela vous détourne de votre but. C’est une sorte de cave d’azur, un trou dans le flanc du glacier, que nous soupçonnons fort d’avoir été élargi et régularisé de main d’homme. A l‘entrée  le jour pénétrant l’arcade de glace produit un effet assez magique. On avance suivant dans la boue une planche étroite et protégé par un parapluie de coton contre les gouttelettes qui tombent  de la voûte avec un tintement sonore. Quelques chandelles grésillantes, placées de loin en loin, jouent de leur les feux de Bengale et tâchent inutilement de donner à cette caverne humide un aspect féerique. On revient sur ses pas et l’on se trouve avec plaisir hors de cette atmosphère moite et glaciale.

Le tour est fait et vous êtes libre d’aller admirer à quelques pas la grande arche de cristal par laquelle l’Arveyron sort en bouillonnant du glacier impatient de se produire à la lumière après avoir si longtemps cheminé …

1867 voit le renouvellement du bail.

En 1869 Venance Payot évoque une galerie de 100 mètres de long difficile à réaliser. Ensuite il n’y aura plus de grotte artificielle. La grotte naturelle disparaîtra elle aussi…

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Grotte glacier des Bossons

La grotte du glacier des Bossons creusée vers 1865, facile d’accès  devient la grotte la plus connue de la vallée.

On oubliera définitivement la grotte du glacier des Bois

Une heureuse initiative : la restauration de la chapelle des Tines

Depuis des temps immémoriaux,  les habitants du village ont témoigné leur attachement à cette chapelle consacrée à Saint Théodule.

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Depuis des temps immémoriaux,  les habitants du village ont témoigné leur attachement à cette chapelle consacrée à Saint Théodule. Ici, au Moyen Age, un oratoire consacré à Saint Roch, le protecteur contre

lIci, au moyen âge, un oratoire consacré à Saint Roch, le protecteur contre la peste,  fut élevé à la suite d’une épidémie de cette maladie qui, selon la légende, s’est arrêtée  aux Tines.

En 1500, une bulle papale nous apprend l’édification d’une chapelle dédiée à Saint Théodule. Ce document est intéressant car il y est précisé que cette chapelle se situe au village du Chatelard, qui fut plus tard détruit par l’avancée du glacier des Bois.

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Le culte de Saint Théodule, premier évêque du Valais,  fut probablement initié par une population locale très tournée vers cette région. Beaucoup y travaillaient, nombreux étaient ceux qui allaient sur les marchés de Martigny et donc étaient donc familiarisés avec le culte de ce valaisan.

Pendant plus de 250 ans les habitants  s’astreindront à entretenir le  bâtiment feront donner t régulièrement des messes et des prières par le biais de fondations dont certaines sont nommées dans des documents notariés.

En 1777 la chapelle est réédifiée.

Petite histoire de la chapelle des Tines

Mais elle fut détruite durant la révolution au moment de l’occupation française.  Puis elle  renaîtra encore  par la volonté des habitants, qui ensuite se feront fort de l’entretenir.

La dernière décoration intérieure est due aux royalistes de la vallée de Chamonix. Sous l’impulsion de Mr Cheilan, propriétaire de l’hôtel Excelsior, elle sera ornée en 1938 d’un décor à la mémoire du vœu de Louis XIII. Effectivement, pour le 300ème anniversaire  de ce vœu qui vit le roi mettre la France sous la protection de la Vierge après que celle-ci lui eut  accordé un fils, les royalistes locaux orneront la chapelle de fleurs de lys, d’une statue dédiée à Jeanne d’Arc et d’une autre à Saint Louis, protecteur des rois de France.

Tel est le décor actuel. Celui que les habitants des Tines ont restauré.

Le maître autel est orné d’un grand tableau représentant Saint Théodule. Cette œuvre  est d’origine.

Stèle de Charles Edward Matthews à Chamonix (1834 -1905)

Dans le parc de l’ancien Grand Hôtel Couttet et du parc, parmi les ronces et les herbes hautes  se trouve une stèle dont l’inscription est devenue illisible. Menacée par le non entretien, l’oubli et  l’indifférence cette stèle cependant rappelle les liens étroits d’une vieille famille hôtelière chamoniarde avec ses clients anglais.cription est devenue illisible

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.Menacée par le non entretien, l’oubli et  l’indifférence cette stèle cependant rappelle les liens étroits d’une vieille famille hôtelière chamoniarde avec ses clients anglais

Taillée dans le granit cette stèle est sculptée d’un poème dédié à Charles Edward Matthews qui oeuvra  avec son frère William à la fondation de l’Alpine club  en 1857. Il en fut le président de 1878 à 1880. Pendant plus de 40 ans il arpenta les Alpes, grimpa avec les meilleurs de son temps dont Leslie Stephen ou Whymper .Il réalisa  quelques premières et fit, entre autre, une douzaine de fois l’ascension du Mont Blanc. De cette expérience il écrivit en 1898  une monographie du Mont Blanc intitulé «  les Annales du Mont Blanc » en y faisant un historique détaillé, décrivant avec moult détails les diverses voies d’accès sur ce sommet mythique.

Si il se rendait en Suisse régulièrement il ne pouvait se passer de Chamonix et son lieu de résidence était cet hôtel réputé de l’époque « le grand hôtel Couttet et du parc ». Ici les alpinistes anglais  avaient pour habitude depuis près d’un demi-siècle  de résider dans cet hôtel confortable et où l’accueil était toujours chaleureux. A sa mort l’Alpine Club admiratif de cet homme exceptionnel décida d’y installer une stèle à sa mémoire dans le parc de son hôtel préféré Et est inscrit en latin .

« A un amoureux de la montagne

A sa mort l’Alpine Club admiratif de cet homme exceptionnel décida d’y installer une stèle à sa mémoire dans le parc de son hôtel préféré Et est inscrit en latin ..

Les membres de la fraternité alpine

A un de ses membres

Les frères à l’un de ceux qui ont

Assisté les fondateurs

Les amis à un amis très sur

Il s’en est allé pleurer partout. »

Sources : Alpine club

Les façades changeantes de l’église de Chamonix

Depuis le XIIème siècle,  Chamonix possède une église.  Elle ne fut  tout d’abord  qu’une chapelle pour les Bénédictins installés dans la vallée par les comtes de Genève,  construite selon  l’orientation traditionnelle  Est- Ouest.

dessin réalisé par Mr René Simond de l’association des l Amis du Vieux Chamonix

De par son emplacement, elle est au cœur de la vie chamoniarde.  Ici  ou à ses abords immédiats se déroulent nombre de cérémonies, réunions publiques.  Les chamoniards défendent leurs intérêts à l’intérieur même de cet édifice dont ils ont la charge. Elle est détruite par un incendie le 4 décembre  1583… «La maison et l’église du prieuré qui furent harses et bruslés ». On entreprend de nouveaux  travaux en 1587. Elle est  reconstruite si sommairement qu’en 1606, lors de la visite de l’évêque Saint François de Sales, celui-ci en note l’état de délabrement.

Probablement trop vétuste et devenue insuffisante ou exigüe,  elle est reconstruite de 1702 à 1709 dans son orientation  actuelle*, par des maîtres italiens originaires du Valsesia,  aux frais des paroissiens, hormis le chœur que financent les chanoines de Sallanches. Seul est conservé l’ancien  clocher.

L’église est de style baroque. Elle est consacrée le 8 septembre 1714. Le nouvel évêque remarque sa « magnificence » et la considère comme une des plus belles églises de son diocèse. Plus tard,  en 1758 un nouveau et violent incendie détruit la charpente et une grande partie du mobilier. L’église perd alors son décor typique du XVIIIème siècle.

Au  XIXème, la vallée s’ouvre au tourisme, l’église s’orne alors d’un décor empire qui subsistera jusqu’en 1926. Détériorée par les nombreuses infiltrations d’eau, l’église sera peu à peu dépouillée de son ornementation. Ne seront conservés  que le retable principal et les retables latéraux. Si l’aménagement intérieur  varie avec le temps et les modes, il en est de même pour sa façade extérieure qui d’une façade baroque magnifique (élevée en 1709), passe en 1840 à une façade composée d’un péristyle avec fronton triangulaire, celui-ci  reposant sur 4 colonnes. Cependant,  on remarque  à l’arrière les restes du décor baroque.

Ceci pour  une quarantaine d’année seulement car dès 1862, voulant rajouter une travée à l’église (afin de pouvoir recevoir plus de monde) sous les recommandations d’un architecte annécien Mr Camille Ruphy,  on modifie à nouveau  son aspect extérieur.

A l’époque,  Chamonix découvre et exploite depuis peu le granit, pierre si dure à travailler. La porte est ainsi agrémentée  d’encadrements de granit mais également  de lourds pilastres  qui ceinturent la façade orientée vers le sud. C’était une grande nouveauté pour l’époque.

Cette façade est toujours la façade actuelle.

L’église de Chamonix sera classée monument historique en 1979 après le passage de monsieur le président de la république Mr Valery Giscard d’Estaing.

source : Archives association des Amis du Vieux Chamonix

Le REGINA au village des PRAZ

Hôtel prestigieux de 5 étages construit en 1906 par Marie Couttet, veuve avec cinq enfants, qui en entreprend la construction après celle du National des Praz.

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A l’architecture typiquement chamoniarde, avec ses encadrements de granit, il possède à cette époque en face nord (sur la route nationale) un très beau porche d’entrée avec une marquise, hélas détruit depuis.
Sa face sud élégante rythmée par une alternance de balcons offre à toutes les chambres une vue magnifique sur le Mont Blanc. Une longue terrasse au rez de chaussée ouvre sur un grand parc et permet d’accéder aux jardins ombragés.
Il reçoit essentiellement une clientèle fidèle de médecins et d’enseignants d’Afrique du nord qui souvent restent tout l’été, du 15 juin au 15 septembre; pour cette raison il sera nommé un temps « le grand hôtel d’Orient ».
Cet hôtel, ainsi que le National, n’ouvrent qu’en été, la famille étant propriétaire d’autres hôtels sur la côte d’Azur. De ce fait, la clientèle n’a besoin que d’un chauffage dit de « demi saison » lors des froides journées d’été. Seuls les lieux communs fréquentés par la clientèle possèdent des radiateurs, et les clients ouvrent les portes de leurs chambres afin de profiter de la chaleur.
La Gendarmerie nationale rachète le bâtiment en 1967 pour y recevoir les familles de gendarmes en vacances.
Il est rehaussé de deux étages en son sommet, notamment pour y installer un restaurant panoramique, et d’une cage d’ascenseur sur le côté dans les années 1970. Cette transformation esthétiquement malheureuse détruit complètement l’équilibre originel de cet élégant bâtiment chamoniard.

 

L’enfant de Shôzô Hamada : une statue ravissante

Une adorable petite statue orne depuis 1998 l’entrée des jardins de Fujiyoshida (au dessus du parking saint Michel à sa sortie supérieure).


Arrêtez- vous ! Elle vous sourit, vous interpelle, vous invite au à la sérénité.
Cette statuette exprime la douceur. Elle dégage tant de de quiétude que nous pourrions avoir envie de l’emporter !

Offerte à Chamonix, à l’occasion du vingtième anniversaire du jumelage de Chamonix avec Fujiyoshida, la cité japonaise a fait appel à Mr Shôzô Hamada sculpteur japonais, originaire de la ville. Cette statue est un joli témoignage de la nature des liens qui lient Chamonix à Fujiyoshida, sa ville jumelle depuis 1978.
Cette œuvre, intitulée « warashiko »signifie « l’enfant » .Elle révèle le sentiment profond d’un homme attentif aux émotions de ses semblables. Les mains magiques de cet artiste transforment ce matériau dur, si difficile à travailler. Il le réchauffe, le modèle et arrive avec une habileté étonnante à donner une lumière au regard de cet enfant. C’est magnifique… Parvenir à faire parler la pierre avec une telle expression est bien la preuve de son talent.

Arêtez- vous !  Elle vous sourit, vous interpelle, vous invite au à la sérénité.

Cette statuette  exprime la douceur. Elle dégage tant de  de quiétude  que nous pourrions avoir  envie de  l’emporter !  

Offerte à Chamonix,  à l’occasion du vingtième anniversaire du  jumelage de Chamonix avec Fujiyoshida, la cité japonaise a fait appel à Mr Shôzô Hamada  sculpteur japonais, originaire de la ville. Cette statue  est  un joli  témoignage  de la nature  des liens qui lient Chamonix à Fujiyoshida,  sa ville  jumelle depuis 1978.

Mr Shôzô Hamada a sculpté ainsi de très nombreuses petites statues du même matériau. Essaimées dans tout le Japon,  elles font la joie des japonais.

Source : Chantal Lafuma, association jumelage Fujiyushida

Les ardoises et les pierres meulières des Posettes


Lors de cette promenade magnifique conduisant aux Posettes, nous profitons d’un des paysages les plus somptueux de notre vallée.


Ici, tout au long des divers chemins conduisant aux sommets, les hommes ont laissé leurs marques. On peut y lire les témoignages d’une période révolue, mais qui fut si dure !
Tout le monde connait le site dit des « ardoisières ». Ici vallorcins, montrottis, torzerains, depuis 1838 et durant près de 100 ans, ont travaillé, été comme hiver. Ces ardoises grises étaient utilisées tout d’abord pour recouvrir les sols des fermes chamoniardes, mais on abandonna ce type d’exploitation car elles étaient trop fines. On eut alors l’idée de les polir afin de les commercialiser pour recouvrir les toits. Abandonnées pendant la première guerre mondiale, les carrières sont ré ouvertes. En 1921, une vingtaine d’ouvriers travaillaient sur deux carrières qui produisaient 430 tonnes d’ardoises. Elles étaient expédiées dans l’est de la France dont les mines d’ardoises avaient été totalement détruites par les combats.
Jules Cachat construisit en 1922 un petit téléphérique reliant les ardoisières au village du Tour, ce qui permettra de descendre ces ardoises plus rapidement et avec plus de sécurité.
Témoignage de Aimé Ancey de Vallorcine (revue la météorologie N°52) :

….Dans ma jeunesse, j’étais cultivateur, comme tout le monde ! On avait des vaches… Après la première guerre, j’ai travaillé là-haut, aux Posettes, dans les ardoisières. Je n’y suis pas retourné depuis 1927. Il y avait un grand bâtiment…Un téléphérique montait et descendait les ardoises. Nous autres, nous montions à ski l’hiver. On travaillait tout le temps, été comme hiver. On montait le lundi, on redescendait le samedi….

Vers 1935 le dernier exploitant livrait encore d’importantes quantités d’ardoises pour écoliers. Ce sera la fin des ardoisières (Paul Payot « au royaume du Mont Blanc »).

Des galeries toujours existantes, mais dangereuses, témoignent encore de ces mines. Au dessus, subsistent les ruines du bâtiment ou logeaient les ouvriers. Hébergement bien précaire mais qui leur permettait de ne pas avoir à descendre dans la vallée chaque soir.
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Plus tard, d’autres ardoisières furent exploitées près de l’ancien alpage du Chenavier. Ces ardoises vertes, plus délicates, exploitées par …. Couttet durant une vingtaine d’années après la seconde guerre, serviront essentiellement à recouvrir les toits des greniers de la vallée. Elles étaient transportées au haut du village de Montroc par une sorte de petit téléphérique. On peut encore apercevoir la carrière lorsque l’on emprunte le chemin vers les Posettes entre le Chenavier et la. au dessus du Chenavier.

Mais par ailleurs on apprend qu’au Chenavier, ainsi qu’au lieu dit les Chaleyres aux Posettes, dans une pente aujourd’hui recouverte de rhododendrons, on exploitait des veines de conglomérat dont on faisait des pierres meulières.
La pierre meulière est une roche sédimentaire siliceuse utilisée jusqu’aux environs de 1880 pour fabriquer des meules à grains, d’où son nom. Seules les parties les plus denses d’un banc de meulière pouvaient convenir à la fabrication de meules. La pierre est souvent caverneuse, c’est-à-dire trouée comme de l’emmental. Cette structure lui communique un certain pouvoir d’isolation très apprécié (en construction).
Elles servaient probablement aux nombreux moulins répartis dans la vallée. Ces pierres taillées sur place sont magnifiques. Il faut les chercher noyées dans les rhododendrons. Elles pèsent de 500kg à 1 tonne ! Cette pierre assez rendre se laissait assez facilement tailler. Quand et pendant combien de temps a-t-on exploité ces carrières ? Et surtout comment les ouvriers pouvaient-ils les descendre ? Elles ne pouvaient pas être portées par les mulets… Peut être en fin d’hiver en les faisant glisser sur la neige ? La mémoire collective l’a t’elle oublié ?


On ne peut qu’être admiratif devant ce travail d’hercule que réalisaient qu’effectuaient nos anciens. Ne l’oublions pas. Et mettons en valeur ces carrières qui sombrent dans l’oubli.

Aux Posettes ce versant se caractérise par des bandes de terrains carbonifères constitués de schistes ardoisiers et de grès conglomératiques tiré du site : http://www.géologie-montblanc.fr .

La villa de la Tournette connait une nouvelle vie

La villa de la Tournette connait une nouvelle vie.
Construite et occupée par les frères Couttet et leurs descendants, puis par Mr Maurice Herzog, elle fut rachetée par la mairie en 2000. Abandonnée une dizaine d’années et souvent squattée, puis restaurée par la municipalité, elle est à ce jour confiée à André Manoukian pour en faire une Maison des artistes. Le musicien s’engage à la faire vivre, avec des concerts ouverts à tous.


C’est une belle renaissance pour une maison de caractère.
Joseph et Jules Couttet **seraient certainement heureux et fiers de la magnifique restauration effectuée sur leur villa la Tournette.
Joseph, sur la fin de sa vie, rêvait d’en faire un musée. Il affectionnait tout particulièrement cette magnifique maison qu’il avait construite avec son frère Jules dans le parc dépendant du Grand Hôtel Couttet et du Parc.
Ce ne sera pas un musée mais un temple de la musique.
La maison a une forme vraiment étrange, tout à fait étonnante dans le contexte chamoniard. Elle repose sur une base solide en granit, et s’élève en forme pyramidale vers l’épi de faîtage. Les façades sont protégées à l’est et au sud par une galerie de plain pied constituée d’une élégante et fine colonnade en bois. Le plus inhabituel est sans conteste, vu de l’extérieur, la répartition des fenêtres dans la toiture qui laisse deviner l’agencement intérieur.
On admire ici l’art des angles, des pans coupés, des cercles, des arrondis et des octogones.
En son sommet tournoie une girouette empreinte d’histoire représentant les deux frères en ski de fond. La légende raconte qu’ils auraient rapporté d’un voyage en Norvège, avec le docteur Michel Payot, les premiers skis dans la vallée.

Construite en 1926, la Tournette se rattache à l’esprit original des années de la Belle Epoque et des Années folles. On y lit une architecture dans laquelle on retrouve la fantaisie de l’art nouveau et la géométrie de l’art déco.
Les plans sont signés par Mr Debry, architecte à Chamonix, auteur de nombreuses réalisations dans la vallée.
Le graphisme des plans, incroyablement détaillés, est remarquable. Ils sont exposés au sous-sol de la maison. La commande n’aurait elle pas été faite avant la guerre, qui aurait contraint les frères à différer leur projet ? C’est une question que l’on peut se poser.
A sa construction la maison prit le nom de « Villa des Améthystes » mais l’orthographe en étant trop complexe on lui donna le nom de Tournette. Pour quelle raison ? Nul ne le sait. Y-a-t-il un lien avec les rochers de la Tournette sur le chemin du Mont Blanc ?

Dégagée des haies et des arbres qui l’étouffaient, la villa est maintenant bien visible aussi bien de l’entrée du parc que de l’avenue des Allobroges qui la longe au sud.
A l’intérieur, l’ambiance feutrée de l’origine est préservée, les volumes restent les mêmes et la décoration mêlant l’ancien et le moderne est une réussite. Bravo au jeune talentueux décorateur chamoniard qui a su l’âme particulière de cette maison.

Ici seront donnés régulièrement des concerts ouverts à tous, André Manoukian l’a promis. Le studio d’enregistrement High Tec aménagé dans l’ancienne cave offrira la possibilité aux groupes voulant faire des enregistrements de venir le faire à Chamonix, en échange de quoi ils seront logés dans les chambres des étages supérieurs et devront donner des concerts au sein de cette Maison des Artistes.
Ambitieux, André Manoukian rêve d’en faire une « Villa Médicis » chamoniarde. Le rêve est permis.

                

**Jules et Joseph Couttet étaient les fils du fameux guide et hôtelier François Couttet dit « Baguette ». Ce François, après avoir construit dès 1868 une pension, construira en 1880 le Grand Hôtel Couttet et du Parc. Il aura cinq enfants qui marqueront à leur tour toute l’histoire hôtelière de la Belle Epoque aux années Folles.
Joseph était le second, Jules le dernier. Ensemble, au décès des parents, ils tiendront l’hôtel, et ensemble ils construiront cette magnifique villa.

Joseph ami du docteur Michel Payot fut un des promoteurs du sport d’hiver à Chamonix; Il contribua à y importer le ski tout au début du siècle par le truchement des skieurs de l’armée norvégienne avec qui il organisa les premiers sauts à ski au tremplin des Frasses.
Simultanément Jules et Joseph mirent sur pied avec leur beau frère Jean Lavaivre, maire de Chamonix l’organisation hivernale de la station et créèrent coup sur coup la première patinoire, la piste de bob et les premiers itinéraires de ski de printemps. Tous deux seront très actifs dans la vie chamoniarde et œuvrant avec insistance pour la création des premiers jeux olympiques.
Joseph Couttet fut un alpiniste passionné et rien de ce qui touchait à la montagne ne le laissait indifférent.
Les deux frères meurent tous deux en 1961 à l’âge de 91 ans pour Joseph et 86 pour Jules.

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Aux Bouchards et à Vallorcine des représentations et inscriptions identiques du XVIIIème siècle

Dans la vallée de Chamonix nombreuses sont les inscriptions sur des poutres ou sur des greniers . Elle sont le témoignage du travail des anciens.

Mais savons nous les voir ?


Aux Bouchards sur le fronton d’un grenier la date 1742 – une herminette dans la partie supérieure. En bas une croix de Savoie – une serpe ou une hache – des initiales LB
A Vallorcine sur la poutre maîtresse d’une ancienne ferme une inscription similaire la date 1789,  surmontée de la croix de saint Maurice , au dessous les initiales JMC – une serpe ou hache – une équerre -une herminette

La petite chapelle des Chosalets

Parmi les nombreuses chapelles disséminées dans la vallée de Chamonix, celle des Chosalets, située à l’entrée du village, a ceci de particulier qu’elle est privée. La légende familiale des Ravanel raconte qu’en ces lieux avait été trouvée une statue du 16ème siècle. Quelle était cette statue, d’où venait-elle ? Nul ne le sait plus, mais il est vrai que le passage de la révolution française dans la vallée avait vu la destruction de nombre d’oratoires et chapelles.


Jeanne Ravanel, originaire du hameau et propriétaire de quelques terrains, entreprend alors la construction d’une chapelle. Celle-ci sera bénie et consacrée par le révérend Pinget de l’église d’Argentière le 17 août 1875. Elle prendra le nom de Notre Dame du Bon Secours.
Au 19ème siècle nombre d’enfants mouraient en bas âge, ce qui était toujours un grand drame. Notre Dame du Bon Secours était évoquée essentiellement pour la protection des enfants et des mères. Aussi naturellement Jeanne choisit-elle de consacrer cette petite chapelle à la Vierge Marie priée si souvent par les mamans.
A la disparition de Jeanne, les neveux héritent de cette modeste chapelle. Les générations se succèdent. Toutes, au fur et à mesure du temps qui passe, entretiennent cet édifice, témoignage patrimonial important pour le village.
Des travaux d’entretien sont toujours indispensables, mais pas faciles à réaliser. Aussi la famille crée en 2002 une association loi 1901 qui permet de financer les travaux de restauration et de rénovation nécessaires à l’extérieur. On refait les ancelles et un joli coq trouve sa place au sommet du petit clocher. En 2011 on entreprend la réfection de la peinture des façades extérieures, de la porte d’entrée et des volets.
Elle a maintenant fière allure.


A l’intérieur trône un petit maître autel néo gothique en bois, typique de cette période de la fin du 19 ème siècle. En son milieu, Notre Dame du Bon Secours avec l’enfant Dieu dans ses bras. A sa droite une statue de Saint Joseph, toujours évoqué lui aussi pour protéger les familles. A sa gauche Saint François de Sales, le saint évêque originaire de la région d’Annecy et si aimé par la population savoyarde. Sur les côtés deux statues, le Sacré Cœur et St Antoine de Padoue.
Malgré l’entretien régulier de la famille, l’intérieur se dégrade. Chapelle privée elle ne peut recevoir de l’aide de l’état. Comment cette petite association familiale peut elle arriver à la tenir en bon état ?
L’été, la famille s’efforce de la maintenir ouverte et est toujours joliment fleurie.

Finalement afin de préserver ce petit patrimoine témoin de la vie des Chosalets la famille en fait don à la commune

Deux anciens preventorium à Chamonix : le Miremont et les Soldanelles

A la vue la vue de ce joli bâtiment construit dans la montée de la Mollard, on se dit que ce grand édifice a dû, à une époque, abriter un hôtel, voire une grande villa de vacances familiales.


Mais non ! Le Miremont construit dans les années 1930 héberge en 1933 un préventorium, sous l’impulsion d’un médecin pédiatre, le docteur Robert Aulagnier. Celui-ci, atteint de tuberculose pulmonaire, constata que de nombreux sanatoriums pour adultes existaient au Plateau d’Assy, mais qu’aucun n’était réservé aux enfants.

En 1923 déjà le docteur Tobé, spécialiste de cette terrible maladie, avait créé dans les anciens chalets de la Côte de Violet Leduc, un premier préventorium * (appelé les Soldanelles) .

Mal accueilli par la municipalité de l’époque ( on craignait le développement d’une épidémie), il abandonne Chamonix , s’installe au Plateau d’Assy, afin d’y lancer le grand programme des sanatoriums, financé par la famille Rockefeller qui soutenait à l’époque la lutte anti tuberculeuse en France.

Son projet chamoniard  initial  est  alors repris par le docteur Aulagnier qui tout d’abord ouvre le Miremont en 1933,  puis  acquiert  en 1937 les  maisons de la Côte qui deviendront le préventorium des Soldanelles, établissement   dédié aux  soins de que l’on appelait la « primo-infection »  tuberculeuse*.

Dans les deux bâtiments  le docteur Aulagnier pouvait recevoir 200 enfants.

Dans les deux bâtiments le docteur Aulagnier pouvait recevoir 200 enfants.
On comptait 55 lits au Miremont et 144 aux Soldanelles. Jusqu’en 1970, les deux établissements ont fonctionné à plein régime. Mme Aulagnier prendra la suite après le décès de son mari jusqu’à la fermeture des établissements en 1977. La médecine avait fait de réels progrès : le BCG avait été découvert, mettant à l’abri nombre d’enfants, et les traitements antituberculeux avaient permis les traitements à domicile.
Certains se souviennent encore de ces enfants se promenant l’après midi dans le champ du Savoy ou l’hiver faisant de la luge sur les pentes toutes proches.

Ces maisons médicalisées, dirigées par un médecin, assisté d’infirmières et  de monitrices d’enfants,   ont permis à des milliers  de bambins venus de toute la  France de se soigner au soleil et au bon air chamoniard.

A noter qu’à Chamonix deux autres établissements ont eux aussi accueilli beaucoup d’enfants en soins de primo infection : le « Prieuré » créé par le docteur Chabanolles en et le « Grand Couttet ».

Le prieuré en haut et le Grand Couttet en bas

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