La 3ème vie du beau Site : la Résidence Beau Site
Afin de compléter ce dossier concernant le Beau Site nous ne pouvons oublier la résidence actuelle.
Chamonix était dans les années 1960 un ensemble constitué essentiellement de très anciens bâtiments dont certains centenaires. La commune à l’époque cherchait à redéfinir un plan d’urbanisme plus moderne et plus fonctionnel. Elle imagine une cité plus dynamique, plus moderne, et une grande réflexion est lancée afin de moderniser l’ensemble de la ville. S’élabore ainsi un plan directeur d’urbanisme dès les années 1960-70.
Chamonix possède de nombreux anciens hôtels qui sont transformés en appartements, mais rien n’existe vraiment en termes de logements pratiques et rationnels. Par ailleurs, l’Etat conscient qu’un développement touristique ne peut être que profitable aux stations alpines favorise ces nouveaux projets. Le tourisme promet un avenir heureux pour les villages de montagne. Il faut densifier le centre de Chamonix. Ces années sont les années ou fleurissent un peu partout dans les Alpes des cités où le béton est roi. C’est un matériau pratique qui permet de réaliser des ensembles rationnels donnant la possibilité d’élever des bâtiments en hauteur et ainsi d’aménager beaucoup plus de logements fonctionnels.
Les architectes voient là la possibilité de proposer aux stations en voie de développement des immeubles sortant du carcan architectural traditionnel. La commune imagine une restructuration de la rue Paccard. C’est ainsi que le Beau Site, l’Outa , le Concordia ou d’autres immeubles voient le jour dans cette nouvelle décade. D’un village Chamonix passe à un centre urbain plus contemporain. Mais si à l’origine les chamoniards gèrent leur aménagement, la maitrise des nouvelles opérations urbanistiques revient à des groupes financiers privés.
Après le rachat de l’ensemble du Beau Site Club, celui-ci est revendu à un promoteur qui fait appel au cabinet d’architecture de Mr Philibert Maurice Plottier. Les abords et les infrastructures sont conçus à l’époque en fonction du « skieur automobiliste » avec un accès direct des garages aux appartements. Au dessus, on imagine une grande terrasse avec bar et piscine, aires de jeux pour enfants ainsi que des zones plantées.
Les logements sont conçus en recherche d’orientation de préférence au sud face au mont Blanc. Rien n’est linéaire. Si la façade nord est rigide la façade sud est une série de décrochements grâce aux murs à refends. Ceux-ci évitent la mise en enfilade de la façade, permet des appartements désolidarisés, avec de petites mezzanines pour certains, d’autres des renfoncements cachés. qui permet également que chaque appartement possède une loggia afin de profiter de son emplacement sans être pour autant gêné par l’appartement voisin.
De conception très moderne, le Beau Site fut contesté par de nombreux chamoniards. Il reste, cependant, que pour les occupants, le Beau Site reste un lieu très agréable à vivre en raison de sa conception vivante et agréable à vivre.
Sources : Revue architecture française 1966. Thèse Isabelle Madesclaire : les métamorphoses de Chamonix