Deux anciens preventorium à Chamonix : le Miremont et les Soldanelles
A la vue la vue de ce joli bâtiment construit dans la montée de la Mollard, on se dit que ce grand édifice a dû, à une époque, abriter un hôtel, voire une grande villa de vacances familiales.
Mais non ! Le Miremont construit dans les années 1930 héberge en 1933 un préventorium, sous l’impulsion d’un médecin pédiatre, le docteur Robert Aulagnier. Celui-ci, atteint de tuberculose pulmonaire, constata que de nombreux sanatoriums pour adultes existaient au Plateau d’Assy, mais qu’aucun n’était réservé aux enfants.
En 1923 déjà le docteur Tobé, spécialiste de cette terrible maladie, avait créé dans les anciens chalets de la Côte de Violet Leduc, un premier préventorium * (appelé les Soldanelles) .
Mal accueilli par la municipalité de l’époque ( on craignait le développement d’une épidémie), il abandonne Chamonix , s’installe au Plateau d’Assy, afin d’y lancer le grand programme des sanatoriums, financé par la famille Rockefeller qui soutenait à l’époque la lutte anti tuberculeuse en France.
Son projet chamoniard initial est alors repris par le docteur Aulagnier qui tout d’abord ouvre le Miremont en 1933, puis acquiert en 1937 les maisons de la Côte qui deviendront le préventorium des Soldanelles, établissement dédié aux soins de que l’on appelait la « primo-infection » tuberculeuse*.
Dans les deux bâtiments le docteur Aulagnier pouvait recevoir 200 enfants.
Dans les deux bâtiments le docteur Aulagnier pouvait recevoir 200 enfants.
On comptait 55 lits au Miremont et 144 aux Soldanelles. Jusqu’en 1970, les deux établissements ont fonctionné à plein régime. Mme Aulagnier prendra la suite après le décès de son mari jusqu’à la fermeture des établissements en 1977. La médecine avait fait de réels progrès : le BCG avait été découvert, mettant à l’abri nombre d’enfants, et les traitements antituberculeux avaient permis les traitements à domicile.
Certains se souviennent encore de ces enfants se promenant l’après midi dans le champ du Savoy ou l’hiver faisant de la luge sur les pentes toutes proches.
Ces maisons médicalisées, dirigées par un médecin, assisté d’infirmières et de monitrices d’enfants, ont permis à des milliers de bambins venus de toute la France de se soigner au soleil et au bon air chamoniard.
A noter qu’à Chamonix deux autres établissements ont eux aussi accueilli beaucoup d’enfants en soins de primo infection : le « Prieuré » créé par le docteur Chabanolles en et le « Grand Couttet ».