La première ascension du petit Dru
Il y a 140 ans le vendredi 29 août 1879 à 14h30 le Petit Dru est vaincu par Jean Esteril charlet Stratton, Prosper Payot e Frédéric Payot
Jean Estéril Straton Frédéric Folliguet, Prosper Payot
Sur la façade de la Maison de la Montagne, un médaillon honore trois guides chamoniards qui ont marqué l’aventure de l’alpinisme à Chamonix : Jean Estéril Charlet Straton, Frédéric Folliguet, Prosper Payot, qui réussirent le 29 aout 1879 la première ascension du Petit Dru.
Le Grand Dru avait été grimpé à l’aide d’échelles en 1878 par Mrs Dent, Walker et Hartley avec deux guides suisses, Burgener et F Maurer.
Cette même année, Jean Estéril Charlet Straton était parvenu seul à quelques mètres de la brèche qui sépare les deux Drus. A son retour, peu avaient cru à cette escalade incroyable. Jean Estéril l’année suivante convainc deux de ses amis guides de refaire une tentative au Petit Dru.
Ils bivouaquent au pied de la voie. Ils partent à 5h30. Le récit de leur ascension en pure escalade est impressionnant, compte tenu de l’inexistence de matériel à l’époque, d’autant plus que Jean Estéril Charlet Straton méprisait l’usage des échelles, il estimait que ce n’était pas un instrument d’alpiniste ! Mais il avait des talents rochassiers hors normes ! Le récit à lire dans l’annuaire du Club Alpin Français de 1879 est passionnant, instructif et révèle le talent de ces trois hommes arrivés au sommet à 14h30. D’autant que pour la descente, ayant emporté avec eux une centaine de mètres de corde (de chanvre, bien sûr, donc particulièrement lourde !) . Avec 13 longueurs, ils improvisent une technique de descente qui se révélera très pratique que l’on appellera plus tard descente en rappel. A 22h30, ils sont au relais laissé au petit matin. Ils passent une seconde nuit. Tôt à l’aube, le départ doit se faire encore dans la sécurité car il fallait franchir un névé fort dangereux qu’ils descendent avec cette nouvelle technique qu’ils avaient adoptée la veille. et qui leur permet alors d’arriver rapidement à la Charpoua, puis au pavillon du Montenvers.
Grande et belle ascension pour les trois chamoniards.