Comment dans les temps anciens voyageait- on pour arriver à Chamonix ?
L’accès à Chamonix fut toujours difficile.
Au XIXème siècle, si l’on arrivait relativement facilement à Sallanches en diligence , accéder à la vallée était bien souvent une aventure. En raison du chemin accidenté, traversant nants et torrents, nul véhicule ne pouvait impunément rouler sur ces chemins trop raides, trop périlleux.
Le moyen le plus courant était bien sûr le mulet ou la marche à pied. Mais parfois les touristes empruntaient un attelage des plus rudimentaires : le char à bancs, sorte de voiture hippomobile ouverte, à quatre roues, munis de bancs disposés parallèlement aux essieux…pas vraiment confortables ! Et lorsque la pente était trop raide ou trop glissante le voyageur était prié de descendre du véhicule. On démontait le char que l’on remontait ensuite quelques centaines de mètres plus loin.
Lors de son voyage vers les glacières de Chamonix l’empereur Napoléon III, effrayé par cet itinéraire éprouvant, offrit une somme d’argent pour la construction d’une route carrossable plus large, plus grande et moins dangereuse.
Ce qui fut fait. La route arriva définitivement à Chamonix en 1870.
A partir de cette date très rapidement, les diligences arrivèrent directement de Genève à Chamonix. Tout d’abord une par semaine, puis une par jour voire deux ou plus. Elles quittaient Genève à 8h du matin et arrivaient à Chamonix vers 16h.
Il existait plusieurs modèles de diligences, plus ou moins grandes en fonction du nombre de voyageurs. D’une manière générale, les voitures étaient divisées en 3 compartiments comportant à l’avant un siège couvert appelé « coupé » comprenant trois sièges plus celui du cocher, au centre à l’intérieur une partie appelée « berline » pouvant contenir 6 ou 8 personnes, , parfois une autre berline située au dessous de cette première, à l’arrière un siège appelé « rotonde » pour 3 personnes (mais peu apprécié des voyageurs). Parfois sur le toit se trouvait une banquette appelée impériale. Les tarifs évidement étaient variables en fonction de l’emplacement du siège dans le véhicule. Les bagages souvent encombrants se trouvaient soit en haut, soit dans des coffres à l’avant ou à l’arrière du véhicule. Pour accéder à l’intérieur de la diligence on avait besoin d’une échelle. Il existait parfois des marchepieds portefeuilles. La partie intérieure de la berline était recherchée car plus confortable… Mais plus chère aussi. Elle était habituellement agrémentée de larges banquettes ou coussins rembourrés de crin animal ou végétal. Il existait aussi un coussin particulier de forme allongée et très souple appelé rouleau de voyage qui servait à caler les épaules et le cou… On imagine bien volontiers les secousses. On devait arriver exténués !
A l’arrivée une cohorte de concierges des divers hôtels de la vallée attendaient le client potentiel pour leur proposer un hébergement